24 janvier, 2011

Maquette pour Caïn et Abel


Toute petite maquette de 15 cm de haut pour une étude préparatoire avant une réalisation plus ambitieuse, commencée ce matin.

« Caïn dit à Abel son frère ; lorsque ils se trouvèrent ensemble dans les champs, Caïn se dressa et le tua ». Genèse (4:8).

Que dit-il ? Le silence qui suit cette formulation laisse entendre qu’il ne dit rien, ou n’a rien à dire ou ne peut rien annoncer. Ce verset de la Genèse associe dans une même phrase le fait que Caïn ne dit rien (sa non-communication) et la violence qu’il exerce sur son frère.
Comme si le fait de ne pouvoir exprimer par des paroles, de ne rien dire,  ne laissait qu’une seule possibilité ouverte : celle de la violence. C'est aussi l'antagonisme entre frères, l'un berger et l'autre cultivateur, le nomade et le sédentaire, le possesseur de biens mobiliers et le possesseur de biens immobiliers. L'opposition, qui, à la place de la complémentarité fait naître le drame. Rien n’a changé depuis, même si nous avons inventé les psys pour nous aider à parler et les coachs pour pouvoir faire des discours pleins de charisme…

Ici, Caïn vient de frapper Abel.
Abel est-il mort, va-t-il recevoir le coup de grâce ?
Nous ne le savons pas, car l’attitude de Caïn est ambiguë : la main armée est dressée et il prend le ciel à  témoin de la monstruosité qu’il vient de commettre, laquelle vient de lui faire découvrir cet instinct criminel irrépressible, même envers son propre frère.
Il ne comprend pas qu'avec la vie, a été insufflée également en lui cette pulsion morbide. Il découvre : « Tu ne tueras point » et par ce geste irrattrapable, il vient d’être, pour toutes les générations à venir, l’exemple maudit à ne pas imiter.
Caïn, le coupable officiel ; victime dès le départ d'un choix arbitraire de Dieu et également de n'avoir pu dominer ses sentiments, mais en pleine possession de son libre arbitre. Abel, la victime officielle, une leçon toujours moderne : chacun doit se méfier d'être préféré ou de jalouser celui qui est préféré.
Ce verset puissant et laconique marque le véritable péché originel : celui du premier meurtre à l’aube de l’humanité consciente qui mènera, bien plus tard, l’homme n’ayant toujours pas retenu la leçon, à l’énoncé formel de l’interdit. Mais pour cela, il faudra attendre les 7 lois de Noé, destinées à l'ensemble de l'humanité dans un premier temps ;  puis, la révélation sur le mont Sinaï avec Moïse et les Dix Commandements…

Mes remerciements à Monsieur Jacob Ouanounou dont le livre : « La clef des Temps, une lecture biblique de la science », puissant et inspirant nous éclaire tout en nous offrant les délices vertigineux du savoir, en y mêlant les lois de la physique, celle quantique et celle de la relativité, exégèse, tradition et philosophie ; un cocktail hautement jouissif pour l’esprit.

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